Ainsi Kateb Yacine qualifiait-il son rapport au savoir légitime dans une « formule magique » dont Louisa Yousfi déploie la puissance subversive indissolublement esthétique et politique.
La barbarie prend alors le sens d’un territoire intime inassimilable, produit ensauvagé de la civilisation et non plus ce qui lui préexisterait et serait à « développer ».
Puisant aux sources de la littérature afro-américaine et du rap, Rester barbare restitue le tragique d’une condition mais aussi les possibilités stratégiques d’élucidation et d’émancipation qu’elle contient, et s’impose comme une œuvre importante du courant décolonial.
Interviendront au cours de cette rencontre :
- Louisa Yousfi est journaliste et écrivaine. Après des études de philosophie et de journalisme, elle a notamment collaboré à la revue « Sciences humaines », présenté l’émission politique « Paroles d’honneur » et contribue régulièrement au site internet « Hors-Série » ;
- Céline Hervet, CIPh, maîtresse de conférences en philosophie à l’Université d’Amiens. Après une thèse sur la puissance du langage chez Spinoza, elle travaille actuellement sur le corps politique et l’articulation entre esthétique et politique ;
- Abbed Kanoor, CIPh, docteur en philosophie, teaching research fellow à l’Université de Tübingen. Il développe actuellement une approche de l’interculturalité au croisement de la phénoménologie et de la pensée décoloniale ;
- Salima Naït-Ahmed est agrégée et docteure en philosophie, ATER à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Après des études de philosophie, d’histoire et de sciences politiques, elle a soutenu en 2021 une thèse sur le féminin dans les écrits d’Adorno.